L'histoire de Titoun

Une belle histoire longue qu'il serait trop long de raconter en détail mais dont voici les grandes étapes
Le 2 janvier 1962, j'étais civil. Le 3, j'étais expédié en Algérie pour 28 mois. Pour la pacification.
La même année en Juin probablement, alors que j'étais affecté à la paperasserie dans un camp militaire immense , j'ai croisé une gamine d'une dizaine d'année qui marchait en tenant un chaton par la peau du cou pincé entre ses doigts. Ce camp abritait alors des familles de harkis.
Tout a commencé quand je suis revenu sur mes pas peu de temps après. La même petite fille revenait elle-même sur ses pas, les mains vides.
La première fois, je n'avais pas parlé mais en la croisant de nouveau, je lui ai demandé ce qu'elle avait fait du chaton. Se retournant, elle m'a montré du doigt un grand fût métallique dans lequel avait brûlé du papier. Je suis allé au fût et j'ai cherché de la main dans la cendre poussièreuse. J'ai retiré le châton toujours vivant de la cendre dans lequel il aurait dû étouffer et je l'ai emporté.
Ensuite, contre tous ou presque, contre la risée et les menaces, contre les chiens, ce chat m'a suivi partout jusqu'à mon départ définitif au terme de 18 mois (seulement).
Il est revenu avec moi en France.
Il est mort chez mes parents dans sa vingtième année
Il s'appelait Titoun.

Elle est merveilleuse cette histore. Bravo pour ton geste!

c'est une très belle histoire, ce châton a eu tellement de chance de croiser ton chemin, il a eu une longue et heureuse vie!

Elle est très touchante cette histoire.

Ça fend le coeur de voir des enfants être insensible aux animaux. Ça fait trop souvent des grandes personnes qui auront la même attitude.

Oui Samara. L'aptitude aux sentiments est acquise très jeune. Vis à vis des chats, c'est encore plus flagrant. Mes grands-parents, mes parents et toute ma famille, oncles et tantes, partageaient leur maison avec des chats. Alors moi, j'en suis devenu fou. Forcément.

Il a fallu que je prépare Titoun à la bienheureuse croisière que nous allions faire Alger-Marseille dans un cargo à moutons avec des centaines de types comme moi qui revenaient au pays. Certains avaient des chiens, souvent des bergers-allemands qu'il ramenaient avec eux.
Deux mois avant, ayant acheté une panière en osier, j'ai entraîné Titoun à considérer cette panière comme un refuge. Je me promenais dans le camp tous les jours avec ma panière à chat. Je posais parfois la panière, l'ouvrais et je déambulais autour, laissant libre le chat qui avait l'habitude des mondes inconnus. C'est là que j'étais considéré comme gentiment dérangé.
La prochaine fois, je raconterai la traversée. Puis les 900 km de train !

Oui! J'ai bien hâte d'entendre parler du voyage.

J'imagine le periple...

Quelle belle histoire à en écrire un joli livre d'ailleurs avec tant d'amour dans le coeur
Merci Raoul d'aimer autant les chats que moi, je leur parle à mes chats et toi l'as-tu fait parler chat ...
on me traiterait encore de plus dérangée, mais je sais ronronner comme eux...